Marion,
c’est l’hiver qui s’approche,
et met de la glace à chacun de tes pas
c’est le chagrin qui s’accroche,
et ton corps soudain comme un bloc de verglas
tu as le coeur en novembre
et la mine défaite vraiment ça ne va pas
quand la vie n’est pas tendre,
tes blessures font comme un écho
tout autour de toi
Il y a des jours avec et des jours sans
il y a tout qui chamboule
il y a l’angoisse quand rien ne va,
que sans préavis la vie qu’on croquait à pleines dents
tout soudain vous dévore, vous met K.O. , vous met à plat;
que tout remonte comme une marée immonde, ce qu’on voulait oublier;
Dans ces moments là, ta tête des mauvais jours,
les jours de novembre, décembre
c’est à l’hôpital que tu vas la cacher
oubliez-moi, ce n’est pas moi cette bête
à cauchemars, cette bête à paniques
oubliez-la
Que la vie est amère
quelle mauvaise bile
ces reflux tout soudain
des chagrins oubliés,
des chagrins de novembre,
des noirs cafard de fin d’année
Toi qui est si vive, toi qui sais jouir,
toi qui sais profiter et de l’instant
qui passe, et de l’amour , et de l’amitié
toi qui t’enthousiasme, qui te révolte,
qui t’enflamme toi qui sais t’engager
Sous ta vivacité, tes accès de gaieté
quelles meurtrissures se cachent,
quelles blessures profondes reviennent
te tourmenter ?
Marion ici et Marion là
Marion qui rit âme déchirée
Marion soleil roux Marion fleuve noir
yeux bleus rieurs ou yeux de glace
Marion élan Marion tempête
Marion ici et Marion là
où on ne l’atteint pas
(Paris 2000)