Porte en bois
Porte en bois derrière laquelle
Remontent en foule les souvenirs enfuis
Pour accueillir laisser toute leur place aux entrelas de vos vies
Le décor est austère
Quelques tentures choisies pour leurs couleurs chaudes
Un fauteuil et puis la pluie
Sur les joues la pluie
Sur les joues cette pluie que l’on boit
Les mots, les histoires, en contre chant,
La douce voix
A contre champ, et se découpant contre la fenêtre,
la douce silhouette
Sur les joues la pluie,
Yeux embués et, regardant sans les voir
Les tentures aux teintes si chaudes,
Derrière lesquelles et, comme en ombres indistinctes
Se dessinent mille chemins, mille péripéties
Tous ces chemins, de vos vies ces sentiers,
Que les mots malhabiles hérités du passé
Peinent à ressusciter
Tous ces chemins vous conduisent ici
Derrière la porte en bois
A
Quelques tentures chaudes, un fauteuil, et puis la pluie
En contre chant, la douce voix
Contre champ, la silhouette
Dont on devine derrière soi, la brune et paisible présence
Sur les joues la tendre pluie, des souvenirs qui prennent sens
Au fil des saisons de vos voix
Vos chemins ce n’était pas Verdun non
Waterloo morne plaine ou encore les montagnes russes
Rien en vos vies de la rigueur de la Prusse
Convoquées au parloir, quelques ombres indistinctes
Tours et détours, qu’un mauvais jour, détoure
Il a fallu sur vos vies, quelques saisons derrière une porte,
Quelques pluies sur vos joues,
Tous ces mots malhabiles, et autant de silences,
Pour qu’enfin de vos souvenirs, certains prennent sens,
Pour qu’enfin quelques fantômes, finissent de vous hanter
Qu’importe
Quelques fantômes qu’emporte, avec elle une douce silhouette,
Cette brune présence, absente à présent de vos vies
Dites lui, dites lui…
Dites lui merci